Dans les mondes virtuels appelés métaverses*, éléments majeurs du Web 3.0*, des interactions créant toutes sortes d’échanges se produisent tous les jours. En grande partie, ces échanges sont commerciaux et sont entièrement virtuels grâce aux NFTs* reproduisant toutes sortes d’objet et d’élément virtuels. Un des marchés les plus fleurissant touché par les NFTs* est celui du streetwear : des marques spécialisées dans ce domaine ont eu l’idée folle de mêler métaverses* et streetwear, pour faire de deux marchés attractifs actuellement, un seul marché extrêmement surpuissant. Pour cela, ces entreprises ont pris d’assaut le Web 3.0* en s’implantant dans différents métaverses* et en lançant des collections de streetwear sous forme de NFT*.
Pour illustrer cette idée de mélange entre le streetwear et le Web 3.0*, voyons premièrement ce que Nike à fait : L’entreprise américaine créée en 1968 et pesant plus de 32 milliards de dollars annuellement parlant, a décidée de recréer ses célèbres sneakers sous forme de NFT*, et d’ouvrir son propre métaverse*.
Les sneakers Cryptokicks
Dans l’idée de la création de sneakers sous forme de jetons non fongibles*, Nike a racheté récemment le studio français RTFKT, spécialisé dans la création de sneakers sous forme de NFT*. Après avoir plusieurs noms de collections NFT*, y compris celui de la première collection lancée il y a peu et nommée « cryptokicks », l’équipe de création du studio a pu démarrer la création. Celle-ci a choisie, avec Nike, le modèle d’inspiration pour ces NFT* : les « Dunk », sneakers emblématiques de la marque de streetwear. Plusieurs modèles appelés ont été lancés en simultanés et au nombre de 20 000 exemplaires seulement. La paire basique valait environ 10 000 dollars à sa sortie mais pouvait, en revêtant des « skins », customisations dédiées aux « cryptokicks », et atteindre 250 000 dollars pour le modèle le plus chère de la collection : « Alien ». Ces chaussures étaient accessibles en premier lieu uniquement à certains membres de la communauté RTFKT. Cette rareté a permis aux propriétaires de cryptokicks le souhaitant, de revendre leur paire pour une valeur de 8 500 à 11 300 dollars environ sur Opensea, site de revente d’items en NFT*.
Nikeland
Vous vous demandez surement pourquoi avoir des chaussures que l’on ne peut pas porter ? Nike y avait pensé avant vous : Pour porter ces cryptokicks, il suffit aux utilisateurs de se créer un avatar* dans Nikeland, le métaverse* propre à la marque. Celui-ci est disponible sur le jeu vidéo Roblox et est gratuit et ouvert à tous. Dans ce métaverse*, votre avatar* pourra fièrement porter sa paire de cryptokicks en participant aux diverses activités proposées sur Nikeland : les jeux comme Tag, Floor is lava, ou encore Dodgeball, mais aussi des événements sportifs virtuels. Cet univers numérique sera également agrémenté de bâtiments inspirés du siège social de Nike, et de boutiques de la marque et des marques partenaires comme Ralph Lauren, Chipotle, et la NFL. Ces boutiques ne contiendront que des NFT*, reproductions de produits existants ou création uniques, des marques concernées.
Ce métaverse* aurait accueilli depuis son ouverture, environ 7 millions d’utilisateurs, et permet à toutes ces personnes de se connecter entre elles, de partager des expériences immersives sur le métaverse* Nikeland, et de cocréer toutes sortes de choses sur la plateforme. Nike espère également pouvoir se servir de ce monde virtuel comme d’un tremplin pour sa publicité et sa cause : c’est-à-dire, teaser les nouveaux produits Nike sur le métaverse*, et promouvoir le sport et l’innovation sportive pour tous.
Cette idée farfelue de mélanger streetwear et métaverses*, est également apparue chez le concurrent principal de Nike : Adidas. L’entreprise allemande fondée en 1949 et enregistrant environ 19 milliards de dollars de chiffres d’affaires annuel, est la 2e entreprise de streetwear du monde, juste derrière Nike. Adidas a décidé pour se lancer dans le Web 3.0*, de créer 2 collections de NFT* et un multivers en partenariat avec TheSandBox*.
NFT* à trois bandes
Les collections de NFT* d’Adidas sont toutes deux différentes : la première est une collection composée de 10 000 avatars* tandis que la deuxième est un ensemble de trois items streetwear. La collection d’avatars* a été réalisée en collaboration avec Bored Ape Yacht Club, chacun des avatars* créé est unique et a une certaine valeur sous forme de NFT*. La seconde collection est composée d’un survêtement de la marque à trois bandes, d’un bonnet orange floqué Adidas, et enfin d’une veste portant les logos de la marque et de ses collaborateurs NFT* : Punk comics, Gmoney, et Bored Ape Yacht Club cité précédemment. Cette collection de 3 éléments a été lancée en 30 000 exemplaires valant environ 800 dollars chacun, ce qui as rapporté à l’entreprise la modique somme de 23 millions de dollars. Pour accéder à la vente de ces 3 articles NFT*, les utilisateurs de l’application mobile « confirmed » avaient été priorisés.
Into the métaverse by Adidas
Comme Nike, Adidas a créé une solution pour permettre aux consommateurs de porter leurs achats de la marque dans les métaverses* : elle a créé son multivers. Un multivers est un ensemble de plusieurs univers, et celui d’Adidas est composé de 144 parcelles sur le métaverse* TheSandBox*, ayant coutés en tout plus de 1.7 millions de dollars à l’entreprise. L’ensemble de ces mondes virtuels est basé sur une même identité, propre à la marque Adidas, et nommée « Into the métaverse ». Ces univers accueilleront les avatars* NFT* de la collaboration avec Bored Ape Yacht Club, mais également d’autres avatars* créés par les utilisateurs en fonction de leurs goûts. Ceux-ci pourront revêtir les 3 éléments lancés sous forme de NFT* par la marque à trois bandes.
Cette implantation sur le Web 3.0*, a comme objectif pour Adidas, de permettre aux consommateurs de jouer, créer leurs propres produits, et vivre des expériences inédites à travers ces univers. Dans un futur proche, il est envisagé par la marque d’incruster en leurs avatars* la technologie « Ready player me* », pour les rendre utilisables sur plusieurs métaverses*, et non pas uniquement TheSandBox*, pour ainsi toucher un plus grand nombre de personnes. Les offres NFT* proposées pour le moment par l’entreprise ne contiennent pas de sneakers, mais devraient dans un avenir non lointain en contenir. Adidas a, d’ores et déjà, annoncé que les collections de NFT* sorties seront, fin 2022, complétées par des offres streetwear physiques.
Pourquoi et jusqu’où développer tout cela ?
En bref, cette idée paraissant saugrenue, d’assembler métaverses* et streetwear, est enfaite réalisable et déjà faite par Nike et Adidas, deux géants du streetwear. Entre créations sous forme de NFT* et univers virtuels à l’image des marques, la recette gagnante de ce mélange semble avoir été découverte. Mixer un marché du streetwear valant 6 milliards de dollars et un marché des métaverses* estimé d’ici 2026 à plus de 41 milliards de dollars, créera surement un « méga-marché » à plusieurs dizaines de milliards de dollars en peu de temps. Le plus gros défi de construction de ce marché est de grader les racines du streetwear intactes : rester une culture d’art et de nouveauté, ouverte aux jeunes artistes, et créant une appartenance inclusive pour la communauté. Maintenir cet esprit, nécessite de multiples cocréations entre les grandes maisons de streetwear et les jeunes artistes du Web 3.0* seront surement nombreuses, et viendront agrandir les collections de streetwear sous forme de NFT* des utilisateurs en raffolant déjà. Un peu comme un message à la jeune génération laissant les modes très rapidement derrière elle, le streetwear montre qu’il restera en vogue, en surfant sur chaque nouveauté apparaissant.